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Le pointillisme ou néo-impressionnisme, par laurentsaintgermain
Asnières, à la fin du XIXe siècle, a des airs de station balnéaire. Le dimanche, jour chômé depuis 1880, les masses laborieuses investissent les berges de Seine, au côté des rentiers et intellectuels, pour se prélasser, canoter, baguenauder, "gobeloter" ou danser dans les guinguettes. Pourtant, derrière l’image bucolique de la toile de Seurat se profile un autre horizon : les cheminées d’usines et le viaduc ferroviaire, à l’arrière-plan, reflètent les bouleversements économiques et sociaux de l’époque, marquée par la révolution industrielle et les titanesques travaux de modernisation initiés par le baron Haussmann. Attentif au progrès en marche, le peintre s’intéresse aux dernières découvertes scientifiques, à commencer par le traité de Michel-Eugène Chevreul, De la loi du contraste simultané des couleurs. Substituant le mélange optique à celui des pigments, Seurat invente une nouvelle technique en juxtaposant sur sa toile des touches colorées. Le refus d’Une baignade à Asnières par le salon des Beaux-Arts de 1884 le conduit à fonder le Groupe des artistes indépendants, qui fera émerger le pointillisme grâce au soutien du critique Félix Fénéon.
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