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L'écrivain Emile Zola s'est inspiré, dans son roman "Au bonheur des dames", de la naissance de ces grands magasins.
Emile Zola, par l'équipe livres audio, pdf et musique relaxante
En métamorphosant, en 1869, l'enseigne Au Bon Marché, Aristide Boucicaut a révolutionné le commerce et la condition des femmes. La saga fascinante de l'émergence des grands magasins.
Profusion de couleurs, miroitement d'étoffes, étalages à perte de vue : en 1869, Aristide Boucicaut entame un chantier qui va transformer le magasin de nouveautés qu'il dirige, Au Bon Marché, en un somptueux temple de 50 000 m2 : on n'y vendra plus seulement des objets, mais le désir d'acheter lui-même. Les bourgeoises s'y pressent, ravies de trouver un prétexte pour s'échapper du logis où la société les cloître. Il y a là des marchandises de choix, des vendeurs qui, parfois vous frôlent la main, et une foule mélangée. Certaines femmes succombent au point de s'endetter ou de devenir cleptomanes. D'autres apprennent à guetter les bonnes affaires. Quant aux vendeuses, elles triment dur, mais grimpent dans l'échelle sociale. Fasciné par ce phénomène moderne, Émile Zola l'immortalise dans Au bonheur des dames.
Naissance du shopping
Nés dans la seconde partie du XIXe siècle, dans le sillage des révolutions industrielle et haussmannienne, les grands magasins ont profondément modifié les habitudes de consommation et le statut des femmes. Un prodige que l'on doit à un modeste vendeur de bonneterie ambulant, Aristide Boucicaut, monté à Paris avec du flair et la bosse du commerce. Il déborde d'idées qu'il mettra en pratique au Bon Marché : accortes vendeuses, cliente reine, prix affichés, possibilité de retourner les articles, et bientôt, soldes, congés payés pour le personnel… Interviewant historiens et sociologues, compulsant les archives des grands magasins, et glissant des citations, frappantes de véracité, du roman de Zola, ce documentaire conte l'ascension du Bon marché et d'autres enseignes nées dans son sillage : Selfridges, Le Printemps, Les Galeries Lafayette… Une fresque aussi dense que plaisante, grâce à une iconographie abondante et délicieusement rétro, et des reconstitutions ambitieuses au cours desquelles quatre comédiennes incarnent des archétypes d'époque : la bourgeoise dissipatrice, la ménagère avisée, l'aristocrate cleptomane et la jeune vendeuse.
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En 1834, "Femmes d’Alger dans leur appartement" d'Eugène Delacroix fait sensation au Salon. La toile dévoile l’intérieur d’un harem. Trois femmes légèrement vêtues dévisagent silencieusement les spectateurs. Le naturalisme de la scène, vécue par l’artiste, dérange un public habitué aux transpositions lascives et idéalisées de la peinture orientaliste.
En 1832, Eugène Delacroix accompagne en Afrique du Nord une mission diplomatique, dont l’objectif consiste à convaincre le sultan du Maroc de ne plus s’ingérer dans les affaires de l’Algérie, devenue colonie française. Les couleurs, la lumière, la nature, les villes, mais aussi les hommes et les femmes éblouissent le peintre. Deux ans plus tard, Femmes d’Alger dans leur appartement fait sensation au Salon. La toile dévoile l’intérieur d’un harem. Trois femmes légèrement vêtues dévisagent silencieusement les spectateurs. Le naturalisme de la scène, vécue par l’artiste, dérange un public habitué aux transpositions lascives et idéalisées de la peinture orientaliste. À défaut de prendre position sur le conflit qui fait rage en Algérie et qui le heurte, Delacroix fait voler en éclat ce courant jusqu’alors mis en œuvre par des artistes qui n’ont jamais franchi la Méditerranée et ignorent tout de l’Orient.
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ARTE : LES PETITS SECRETS DES GRANDS TABLEAUX "Les noces de Cana", 1563 - Paul Véronèse (1528-1588).
Aujourd'hui : Les noces de Cana, célèbre tableau avec lequel Paul Véronèse transpose le récit biblique du premier miracle du Christ (la transformation de l'eau en vin) sur la scène d’un fastueux banquet vénitien. Un trompe-l’œil aux couleurs chatoyantes, avec quelque cent trente-trois personnages. Le tableau chante la gloire de la Sérénissime, cosmopolite et libre, terre d’accueil des plus grands artistes, affichant une insolente indépendance vis-à-vis de Rome et du pape. Ce mélange entre sacré et profane, typique de l’art de Véronèse, constitue l’une des dernières images triomphantes du peintre. Car l’Inquisition interdira bientôt le déploiement débridé de son art.
Le maniérisme, par laurentsaintgermain
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