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HENRI ROUSSEAU, peintre autodidacte d'une formidable candeur, adepte du spiritisme est persuadé que les esprits guident son pinceau. Son travail est aujourd'hui considéré comme fondateur de l'Art naïf et il a influencé de nombreux artistes, notamment les Surréalistes est classé comme un symboliste.
Henri Rousseau, Henri Julien Félix Rousseau dit le douanier Rousseau. Laval, 21 mai 1844 - Paris 2 septembre 1910. Il est considéré comme un représentant majeur de l'Art naïf. Issu d'une famille modeste, il étudie le droit avant de partir à Paris, où il travaille dans un octroi. Cette position lui vaut son surnom de « douanier ». Il apprend lui-même la peinture et produit un grand nombre de toiles, qui représentent souvent des paysages de jungle. Il n'a pourtant jamais quitté la France. Son inspiration provient surtout de livres illustrés, des jardins botaniques et de rencontres avec des soldats qui avaient participé à l'intervention française au Mexique. C'est Alfred Jarry qui donna à Henri Rousseau ce surnom de « douanier » lorsqu'il apprit que son ami occupait le poste à l'octroi de Paris de « gardien des contrôles et des circulations du vin et de l'alcool » Son entrée dans la vie artistique est relativement tardive. Il tente sans succès d'exposer au Salon officiel en 1885 et c'est seulement en 1886 qu'il participe au Salon des indépendants, grâce à l'absence de jury d'entrée. Il y expose plusieurs tableaux dont Une soirée au carnaval Sa notoriété s'accroît avec les années et il continue de participer chaque année au Salon des Indépendants . En 1891, il y montre son premier « tableau de jungle », Surpris !, représentant la progression d'un tigre dans une brousse luxuriante. Cette œuvre est particulièrement appréciée par le peintre Félix Vallotton, parlant à son propos d'« Alpha et d'Oméga de la peinture ». Petit à petit, il se fait reconnaître et estimer par les peintres avant-gardistes tels qu'André Derain ou Henri Matisse. Il se lie d'amitié avec Robert Delaunay, avec Guillaume Apollinaire, puis avec Pablo Picasso. Ses toiles montrent une technique élaborée, mais leur aspect enfantin a valu beaucoup de moqueries à Henri Rousseau. Habitué du Salon des Indépendants, il commence à recevoir des critiques positives à partir de 1891, et rencontre quelques autres artistes à la fin de sa vie, comme Robert Delaunay, Paul Signac et Pablo Picasso. Son travail est aujourd'hui considéré comme crucial pour l'Art naïf et il a influencé de nombreux artistes, notamment des Surréalistes. Pour peindre, il s'évertue à reproduire ce qu'il voit et essaie de faire coïncider ce qu'il voit avec ce qu'il sait des faits. L'exotisme abonde dans son œuvre même si Rousseau n'a pratiquement jamais quitté Paris. Son exotisme est imaginaire et stylisé, issu du Jardin des Plantes, du jardin d'Acclimatation, des revues illustrées et des revues de botanique de l'époque. On lui reprochait ses portraits de face de personnages figés, son manque de perspective, ses couleurs vives, sa naïveté et sa maladresse mais « Les nostalgiques de l'enfance, les traqueurs de merveilleux et tous ceux qui entendaient naviguer loin des normes s'emballèrent. Ils virent en ce douanier un passeur, un homme à la lisière entre raison et fantasme, entre civilisation et sauvagerie. ». Grand solitaire, il est l'objet de moqueries incessantes mais les milieux artistiques d'avant-garde sont ravis par « ...les trente nuances de vert de ses forêts inextricables, où se mêlent sans souci de vraisemblance le houx, le cactus, le paulownia, le marronnier, l'acacia, le lotus ou le cocotier... Picasso acheta chez un brocanteur un imposant et étrange portrait de femme qu'il conserva toute sa vie. » Coloriste original, avec un style sommaire mais précis, il a influencé la peinture naïve. L'œuvre de Rousseau a momentanément freiné la progression des recherches artistiques menées par les peintres futuristes italiens, qui sont revenus à une peinture naïve pendant une courte période précédant celle des « polymatières ».
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Avec son portrait de la reine Marie-Antoinette, clou du Salon de l’Académie royale de 1787, Élisabeth Vigée Le Brun tente une opération de séduction. Dans cette composition, rien ne relève du hasard. Chaque élément représenté a été longuement choisi et discuté avec l’intendant de la cour.
Paris 1787, deux ans avant la révolution : la cote d’amour de Marie-Antoinette est au plus bas. La reine est accusée de tous les maux : elle dilapide le trésor, n’est ni une bonne épouse ni une bonne mère. On l’appelle désormais "l’Autrichienne", et cela rime avec "chienne" dans les pamphlets qui dénoncent sa prétendue débauche. La Révolution gronde. Avec son portrait de Marie-Antoinette, clou du Salon de l’Académie royale, Élisabeth Vigée Le Brun tente une opération de séduction. Dans cette composition, rien ne relève du hasard. Chaque élément représenté a été longuement choisi et discuté avec l’intendant de la cour. Il s’agit d’offrir une image positive de la reine et de la mettre en scène en mère aimante. Mais il est trop tard pour regagner l’amour d’une opinion publique déchaînée
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