• Dessin et peinture - vidéo 3764 : Une oeuvre expliquée de Ernest Pignon Ernest " Les expulsés" - street art.

     

    Dessin et peinture - vidéo 3764 : Une oeuvre expliquée de Ernest Pignon Ernest " Les expulsés" - street art.

    Dessin et peinture - vidéo 3764 : Une oeuvre expliquée de Ernest Pignon Ernest " Les expulsés" - street art.

     

    ANALYSE PLASTIQUE DE L'OEUVRE

    Cette œuvre est un dessin réaliste en noir et blanc sur papier, puis reproduit par la technique de la sérigraphie  ,le tout marouflé sur le mur extérieur d’un immeuble en démolition.

    Les deux personnages portent des affaires diverses : sac, valises, matelas. Le baluchon est roulé sous le bras et le matelas suspendu au bout de la main.

    Ils semblent en train de partir, affaires aux bras. Leur visage est marqué par la tristesse et le poids de la vie. Le réalisme du dessin accentue l’impression que les personnages font partie du mur.

    Composition :
    L’œuvre se compose de deux personnages mis côte à côte, placé en bas d’un immeuble délabré, à hauteur d’homme.
    La taille des personnages est à l’échelle 1, autrement dit grandeur nature.
    L'angle de vue est frontal et le cadrage est un plan général.
    C'est un dessin réaliste(proportions, ombres et lumière pour rendre le volume).
    Il n'y a pas de décors dessiné:c'est le support de l’œuvre qui fait office de fond,un décors « réel ».

    Couleur / Lumière :
    L’ensemble : photographie et dessin sont en noir et blanc. La lumière est donnée par le jour. L’ensemble montre une ambiance plutôt terne.
    Le noir des personnages domine sur le fond blanc.Il y a un fort contraste entre les valeurs sombres des personnages et le fond clair du papier.
    Certains détails sont rendus en aplat(jambes de la femme), d'autres en dégradé de valeurs de gris.

    La gestualité de l'artiste consiste en un travail de précision des détails, rendant l'ensemble réaliste.

    Le support :
    les murs extérieurs griffés, délabrés, fatigués d’avoir tant vécu et tant vu au contraire des musées et à leurs parois sans âge, sans couleur et sans qualité.

     

    CE QUE l’OEUVRE EXPRIME

    · Le mur est important pour la signification de l’œuvre : l’homme et la femme y sont collés par le marouflage, comme s’ils étaient ancrés à la maison, comme s’ils appartenaient à la mémoire du lieu.
    · Le mur est aussi un pied de nez aux espaces conventionnels dédiés à l’art tels que musées et galeries.
    · Le mur résonne avec l’histoire du lieu et apporte l’histoire aux personnages représentés.
    · Les déchirures du papier rappellent le déchirement du lieu des expulsés.
    · L’usage du noir et blanc apparaît là, pour ancrer l’image dans le passé ; en noir et blanc comme une vieille image de laquelle resurgit le souvenir du lieu, de leurs habitants, des moments passés dans les murs, moments d’intimité.
    · Le noir et blanc participe aussi de l’atmosphère sombre, terne.
    · La dégradation de l’affiche est à l’image de ces vies déracinées vouées à l’oubli. Peu à peu la mémoire s’efface, se dégrade. Le temps des souvenirs, de l’œuvre semblent contredits par la photographie qui immortalise, arrête le processus. La photographie elle-même finira bien par vieillir…
    · Le matériau : le papier joue du temps de l’œuvre participant à montrer la mémoire qui s’efface progressivement.
    · L’échelle de l’œuvre a aussi son importance puisqu’elle est à la taille humaine, donnant ainsi plus de réalisme au propos et permettant plus facilement une assimilation du spectateur aux personnages représentés.
    · La composition : la situation des personnages à hauteur d’homme et face au spectateur accentue le réalisme.

    Mise en en lumière d’une problématique, « de la perte et de l’occupation d’un territoire »
    Afin de dévoiler la beauté de ces surfaces, mais surtout l’injustice commise vis-à-vis des habitants délogés de ces immeubles, Ernest Pignon Ernest réalise la série des Expulsés. Sur les parois délabrées, un couple ayant rassemblé quelques affaires (valises, sacs, matelas, cadres de photos) fait face aux passants, l’air digne mais aussi profondément triste et las. L’image a quelque chose d’archétypal: à regarder les photographies témoignant de ces collages, il est impossible de déterminer l’époque ou la nation à laquelle cet homme et cette femme appartiennent car ils rappellent tous les exils, les exodes liés à la guerre et à l’oppression.

    Ernest Pignon, par laurentsaintgermain

     

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